Le périnée, nécessaire à la continence urinaire

Le périnée, nécessaire à la continence urinaire
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Le périnée, zone anatomique méconnue, joue un rôle essentiel pour la conservation de la continence urinaire. Mais pour bien l'utiliser, il faut le connaître et l'entretenir. Explications.

Savez-vous ce qu'est le périnée ? Pas évident de le décrire simplement*. Il s'agit d'une région anatomique constituée d'un assemblage de muscles (dont les sphincters), de ligaments, de membranes qui ferment, en bas, la cavité abdominale. Situé entre le vagin (ou le scrotum pour les hommes) et l'anus, il forme le plancher du petit bassin et on le nomme aussi 'plancher pelvien'. On le connaît mal mais son rôle est primordial. En 2013, l'Association française d'urologie avait même consacré sa semaine de la continence urinaire au périnée** !

A quoi sert le périnée ?

Il participe au maintien de la continence, et donc de l'autonomie pour les personnes âgées. Traversé par l'urètre et le rectum, ainsi que par le conduit vaginale (chez la femme), il permet aussi le maintien des organes abdominaux (parmi lesquels la vessie et l'utérus).

Il subit donc de fortes pressions, parmi lesquelles le poids des viscères, et les à-coups liés à l'activité physique. Quand il fonctionne bien, il compense ces pressions et permet une bonne statique pelvienne, évitant incontinence urinaire et descente d'organe. Quand il est fragilisé (par les grossesses et accouchements, par le vieillissement hormonal et l'affaiblissement des muscles et tissus, par certains troubles neurologiques dus au vieillissement ou à certaines pathologies- et qui affectent le tonus musculaire), il remplit moins bien son rôle, l'équilibre n'est plus maintenu, et une incontinence urinaire (entre autres) peut survenir. De par leur anatomie (le périnée étant divisé en deux par le conduit vaginal), des possibles grossesses, et de la ménopause (qui entraîne relâchement des muscles et carences en estrogènes jouant sur le tonus de cette zone anatomique), les femmes sont plus sujettes à une fragilisation du périnée. Les hommes sont moins sujets à un relâchement du périnée, sauf en cas de traitements des pathologies de la prostate, qui peuvent l'affaiblir, plus ou moins temporairement.

Pour éviter les conséquences néfastes d'un périnée moins efficace, il faut renforcer les muscles de ce dernier, et apprendre à le contracter.

L'utilité de la rééducation périnéo-sphinctérienne

On connaît assez bien la rééducation périnéale pratiquée après un accouchement, par une sage-femme ou un kinésithérapeute. Mais ce type de rééducation peut être proposée à tous ceux qui souffrent d'incontinence d'effort (liée à un relâchement du périnée). La rééducation périnéale consiste en l’apprentissage d’exercices de contraction périnéale et peut être associé à des impulsions électriques (non douloureuses) par voie vaginale ou rectale***.

Entre les séances, et une fois qu'elles sont terminées, des exercices d'auto-rééducation sont généralement conseillés par le rééducateur, pour garder à long terme les effets bénéfiques obtenus.

Exercices à pratiquer chez soi

Voici quelques exercices que l'on peut pratiquer chez soi. Pour prendre conscience de son périnée, on peut, assis, le dos droit, faire comme si on retenait un jet d'urine (exercice à pratiquer vessie vide) : il ne faut pas contracter les fessiers, les cuisses ni les abdominaux.

On peut aussi pratiquer la fausse inspiration thoracique : sur le dos, genoux fléchis, on pose le pied droit sur le genou gauche. A nouveau, on fait comme si on retenait le jet d’urine, on expire, on retient son souffle puis on fait le mouvement d'inspirer mais sans prendre d'air (on peut se pincer le nez). Le ventre se creuse et il faut tenir la position quelques secondes****.